Partant de la conviction que Paris-Roubaix est une des plus prestigieuses courses au monde. Si ce n’est la plus belle, c’est en tout cas la plus mythique des 5 monuments du cyclisme. Aujourd’hui nos jeunes, en disputant Paris Roubaix Juniors ou Espoirs, le Tour des Flandres possèdent de bonnes bases quand ils débarquent chez les pros sur ce type de courses. Dans le cadre de la formation cycliste, au même titre que travailler le CLM ou monter un col, passer un secteur pavé est un élément fondamental. Le Tour de la Pévèle suit cette idée et dans la lignée du Mini Paris-Roubaix, propose à nos jeunes un premier apprentissage vers ce monument.
Voici quelques conseils inspirés par l’interview ainsi que les échanges avec Pierre-Yves Chatelon et Julien Thollet, entraîneurs nationaux des espoirs et juniors hommes sur route
Le meilleur moyen de bien passer les pavés et de maîtriser le bon geste est de s’entraîner dessus. Il n’y a pas de secret. Il y a différentes formes de pavés avec des secteurs plats comme Paris Roubaix juniors ou espoirs, par exemple, et des monts pavés comme sur le Tour des Flandres espoirs, manche de la Coupe des Nations UCI. La manière de rouler dessus n’est pas forcément la même et, en fonction de la classique préparée, il convient de s’entraîner sur le terrain propice.
UTILISER DU BRAQUET
Les pavés se passent avec du braquet. On s’en rend compte dès que l’on tourne trop les jambes : on rebondit et on n’avance plus. Le pavé se passe en force, qu’il soit plat ou sur des monts. Il faut dans les deux cas une certaine forme de relâchement du haut du corps, de la prise sur le guidon. Il ne faut pas du tout être crispé sur ces parties-là du corps. Il convient simplement d’accompagner le vélo. Avoir un pilotage très souple, un peu comme dans le sable en cyclo-cross. Le coureur trop contracté sur le haut du corps va dépenser plus énergétiquement que celui plus détendu.
HAUT DU PAVE ? BAS-CÔTÉ ?
Cela dépend vraiment de la nature du terrain. Il y a certains secteurs de Paris-Roubaix, par temps sec, qui permettent de rouler sur le bas-côté, car même si c’est de la terre le rendement reste supérieur au pavé. Utiliser le bas-côté reste souvent un pari entre ce meilleur rendement et un risque de crevaison (on peut retrouver des cailloux, des trous ou encore des racines sur le bas-côté). Si c’est humide, boueux, il n’y a pas d’endroits spécifiques, car sur le bas-côté se trouve des flaques qui arrêtent d’un coup la progression du coureur. Ensuite, sur le haut du pavé, il faut arriver à tenir sans glisser. Quand le pavé est mouillé, cela se passe encore plus en force, avec plus de braquet tout en laissant le haut du corps piloter le vélo, amortir les chocs en ayant des micro-flexions au niveau des bras, des poignets. A fortiori sur le mouillé, où toute erreur peut s’apparenter à une faute de carre en ski. Une question d’état de forme, de motivation, joue aussi. Rappelons-nous Chris Froome sur la route du tour de France.
LES PIÈGES À ÉVITER
« Quand on rentre sur le secteur pavé on a déjà fait un effort intense pour pouvoir être placé, on arrive à une allure folle. On dit qu’il faut toujours rester sur le haut du pavé [le milieu du chemin] mais au bout d’un moment on sent qu’on n’avance plus, on perd de la vitesse, on sent de plus en plus chaque pavé qui nous meurtrit. C’est sauf qui peut. Ça tape, ça tape, ça tape ! Tout le corps vibre et il faut surtout éviter de se crisper et de serrer le guidon très fort. Être à la fois gainé, le corps bien droit mais souple et relaxé des bras et des mains. » (Jacky Durand)
De façon générale, le coureur doit conserver un maximum d’attention et de lucidité (malgré l’effort) pour éviter les pièges : pavé manquant, pavé surélevé, trou, flaque d’eau, chemin de fer…
LA CIRCULATION DES VÉHICULES
La circulation dans la file reste soumise à la réglementation en vigueur et il est primordial d’y accorder une vigilance extrême dans le pavé, notamment en roulant le plus à droite possible pour libérer la file de gauche aux coureurs et/ou motards. Le dépannage à pied, doit être privilégié dans et surtout à la sortie du pavé.